L'église de l'Assomption de Notre-Dame 1717

Le bâtiment :
La première église fut construite sur les fondations d'un oratoire au 11ème ou au 12ème siècle.

En 1504, une seconde église aurait été reconstruite sur l'emplacement de la première. Elle fut restaurée en 1694 par les soins de l'Abbé Husson. Mais en 1710, le Curé Florent, dès son arrivée à Laveline, juge nécessaire de faire réparer le clocher qui menaçait ruine. Il fit refondre les 3 cloches (Marie Madeleine, Marie Jeanne, Jeanne Marguerite) datées de 1506, en augmentant leurs poids.

En 1717, le Curé Florent entreprit la reconstruction complète de l'église (nef, choeur et sacristie). Il modifia l'orientation générale du bâtiment (nord-sud à l'origine) au profit d'une direction est-ouest. La réception des travaux (coût total 4.465 livres) eut lieu le 26 juin 1718. Mais dans le nuit du 29 au 30 août 1725, la foudre s'abat sur le clocher et le détruit en partie. En 1730, on installe une horloge dans le clocher.

 

 

En 1900, le Conseil municipal juge urgente la reconstruction de l'église. Une souscription destinée à couvrir la montant de divers frais (pose de 8 vitraux, réalisation du chemin de Croix, construction de 2 autels latéraux, restauration de l'orgue, installation de nouveaux bancs) est organisée auprès des paroissiens.            

 

 

 

La croix du clocher

 

Le coq du clocher du haut des 47 m
en compagnie du 2ème adjoint Claude VOINSON

 

 

 

Le Maire lors de la visite des travaux de réfection

 

 

 

 

 

 

L'orgue

Historique : 1865 Orgue neuf de Merklin-Schütze pour les Ursulines d'Arras
1906 : Transfert à Ban-de-Laveline par Charles Didier-Van Caster
1949 : Relevage par Jacquot-Lavergne
1978 : Transformation par Pierre Bois de Colmar

Un premier orgue existait déjà au début du 20ème siècle. Un nouvel instrument de 14 jeux et 16 registres sur un clavier et pédalier fut posé en 1822 par Joseph Callinet, facteur à Rouffach. Lors de la reconstitution du clocher, l'orgue Callinet fut démonté et amélioré en 1875 par la maison Jacquot-Jeanpierre de Rambervillers. Mais au début au 20ème siècle, l'instrument était en mauvais état et ne convenait plus pour la nouvelle église. Ainsi, l'abbé Adam, curé à Ban-de-Laveline de 1897 à 1917, après l'avoir fait démonter en 1903 par Théodore Jacquot, chercha à le remplacer. Cet ancien orgue Callinet déposé à "l'Hospice" de Ban-de-Laveline, fut vendu aux enchères le 1er février 1906 par Maître Jeannette, huissier à Saint-Dié. On ignore quel fut son sort.
Il apprit alors en 1905 qu'un orgue était à vendre à Arras et s'empressa de se porter acquéreur.

Instrument à traction mécanique avec sommiers à gravures. Il a 21 jeux répartis sur 2 claviers manuels de 54 notes et un pédalier de 27 notes. Le grand orgue est commandé par machine Barker. Datant de 1865 construit par la Maison Merklin-Schütze de Paris et Bruxelles, il provient du couvent des Ursulines d'Arras. Il fut acquis en vente publique par un certain M. Legay. L'abbé Adam, après autorisation de l'Evêché d'Arras, put acquérir cet orgue après avoir dédommager les Ursulines de 1.000 francs. L'orgue fut remonté par Charles Didier-Van-Caster, facteur à Nancy et inauguré le 25 février 1906 par Huber, organiste à Saint-Martin de Saint-Dié. Il fut saisi dans le cadre des lois de séparation de l'Eglise et de l'Etat et confié aux bons soins de la commune. Les guerres ne l'ont pas épargné, un relevage eut lieu en 1949 pour 70.000 francs. Propriétaire de l'orgue, la commune le fit profondément transformé en 1978. Il fut inauguré le 16 avril 1978 par un récital de l'abbé Beau.

Le Christ du choeur

Il y a plus de 2 siècles au hameau de Lauterupt, un laboureur du nom de Joseph Bresson, cultivateur l'été, bûcheron l'hiver, vivait comme presque tous les montagnards de chez nous. Joseph Bresson possédait près de chez lui un noyer. Les noyers étaient nombreux en ce temps là. Les Anciens écrasaient les noix pour faire l'huile domestique. Les vestiges d'un ancien moulin à huile sont encore visibles à Honville. Mais le noyer de Joseph Bresson devait être bien vieux et ne donnait plus guère de fruits ; si bien qu'un jour, il décida de l'abattre. Cette décision désola sa vieille mère très attachée à son noyer qui sans doute lui rappelait bien des souvenirs. Comme notre homme avait du coeur, il dit à sa mère pour la consoler : "ne pleure pas ton noyer, tu le reverras, je te le promets". L'hiver venu, notre bûcheron prit une étrange habitude, au lieu de passer la veillée au coin de l'âtre, il gagnait le petit atelier où il avait l'habitude de faire quelques travaux de réparation et autres. Il s'enfermait sans rien dire à la lumière d'un heurchat, où il commençait à réaliser sa promesse. Prenant comme modèle une image pieuse, le bûcheron se fit sculpteur. A l'aide de son canif, il réalisa le christ magnifique que nous voyons encore aujourd'hui au choeur de l'église. Combien de temps, mit-il à cette oeuvre ? Nul ne le sait. Mais un jour, ce devait être au printermps 1770, la porte de l'atelier s'ouvrit et il appela sa vieille mère. Ce qu'elle vit, lui arracha des larmes : le christ au visage douloureux sur une croix. Nous allons, lui dit-il, le transporter à l'église et là, tu pourras le voir autant que tu voudras. Quelques temps plus tard, la brave paysanne de Lauterupt, descendue de ses hauts, étant agenouillée au pied de la croix, on l'entendit prier en ces termes : "Dieu de mon noyer, mon fils t'a fait, j'ai fait mon fils, je suis donc ta grand-mère". En 1989, rongé par les vers, vidé de l'intérieur, ce christ menaçait de tomber en poudre. Une collecte fut lancée auprès des paroissiens. Une subvention fut accordée par le Ministère de l'Intérieur. Le Maire Michel HENRY et le Curé Lucien BEHRA, émus par cet agonie, ont décidé de prendre l'affaire en main. Ils décidèrent de l'accompagner eux-mêmes, convoyé à titre gracieux  par Bernard LEFEBVRE, transporteur à Ban-de-Laveline,  jusqu'à Grenoble, pour lui faire subir un traitement au Centre de Recherche Nucléaire. Là, la sculpture a été désinfectée aux rayons gamma, puis sous vide, remplie de résine polyester. Ce Centre est réputé. Des pièces aussi célèbres que la momie de Ramsès, ont été traitées. La sculpture est revenue dans les Vosges et M. BECHTEL, ébéniste à Herbaville a remis le christ sur sa croix.